« The Apprentice montre qu’à un poste donné, il y a une pluralité de candidats possibles » explique Bruno Bonnell.
L’usine Digitale – Pourquoi avez-vous accepté de participer à la version française de The Apprentice ?
Bruno Bonnell – Trois raisons m’ont incité. L’idée de la transmission d’abord. J’ai trente ans d’expérience et je pensais pouvoir profiter de ce programme pour faire passer des messages.
Cela m’a semblé aussi être un excellent moyen de faire sortir l’entreprise des émissions confidentielles où elle est trop souvent cantonnée, de montrer sa réalité au-delà des caricatures et des polémiques.
C’était enfin une occasion rare de mettre en pratique la philosophie à laquelle je crois depuis longtemps : pour un poste donné, il y a une pluralité de candidats possibles, qui peuvent nous surprendre.
Le programme repose sur des épreuves où les candidats sont mis en situation. Pensez-vous que cela compte autant, voire plus, que les diplômes et les expériences alignés sur un CV ?
Un des points que j’ai apprécié dans l’émission c’est la diversité de profils des candidats. Pour rejoindre une entreprise technologique, il y a des candidats qui viennent de la restauration, de la cosmétique…Tous se sont révélés surprenants, se sont dépassés.
Je peux vous dire que je suis surpris par le dernier carré qui est véritablement atypique par rapport à ce que nous aurions obtenu avec un recrutement sur CV.
On finit par trop calibrer les emplois, par procéder à des embauches avec une feuille de mission trop serrée. Résultat : on entend toute la journée « je ne trouve pas le bon candidat » alors que le chômage atteint des niveaux très élevés. Nous cherchons trop aux mêmes endroits, les mines, les filons sont épuisés.
Votre participation à l’émission va changer les modes de recrutement de votre entreprise ?
Oui. Ce qui était jusqu’ici quelque chose d’informel, que certains pouvaient considérer comme un caprice de ma part va devenir une règle.
A chaque recrutement, je vais demander à chaque fois trois candidats avec un profil différent. Et j’encourage les DRH et les cabinets de recrutement à se bousculer pour aller chercher les aiguilles dans les bottes de foin.