L’année se clôture avec un léger rebond des intentions de recrutement de cadres malgré le climat d’incertitude, selon le dernier baromètre de l’APEC – 4e trimestre 2022
Pour le 4e trimestre 2022, l’année se clôture avec un léger rebond des intentions de recrutement de cadres malgré le climat d’incertitude, selon le dernier baromètre de l’APEC – 4e trimestre 2022 rebondissent malgré l’incertitude économique et des niveaux de tension toujours très élevés.
Les intentions de recrutement à 3 mois progressent dans les grandes structures (62 % ; + 6 pts) et les PME (19 % ; + 4 pts).
Dans les TPE, qui ont moins confiance en leur trésorerie qu’au trimestre précédent (64 % ; – 6 pts), les intentions de recrutement sont stables. La plupart des entreprises ayant l’intention de recruter au moins un cadre s’attendent à rencontrer des difficultés de recrutement (84 % ; stable par rapport aux précédents trimestres).
Côté cadres, les préoccupations vis-à-vis du pouvoir d’achat pourraient les inciter à s’ouvrir davantage aux nombreuses opportunités d’emploi La majorité des cadres s’inquiètent de l’évolution de leur pouvoir d’achat (65 %).
De plus en plus de cadres se déclarent en veille sur le marché de l’emploi (46 % ; + 4 pts). La part des cadres ayant été contactés par un cabinet de recrutement dans les trois derniers mois augmente sur le long cours (33 % ; + 5 pts par rapport à septembre 2021).
Bilan du 3e trimestre 2022
Au 3e trimestre 2022, l’activité économique a résisté aux différents chocs exogènes (inflation et crise géopolitique notamment), progressant de + 0,2 % par rapport au trimestre précédent. La contraction du pouvoir d’achat au premier semestre a été partiellement corrigée au 3e trimestre, du fait notamment des mesures gouvernementales de soutien.
Pour leur part, les entreprises ont bénéficié d’un repli relatif des difficultés d’approvisionnement en matières premières. Mais ces difficultés restent conséquentes dans l’industrie et la construction.
Le bilan d’activité est meilleur que prévu malgré l’environnement économique
Malgré la dégradation du contexte économique depuis le début de la guerre en Ukraine, l’activité des entreprises salariant des cadres a plutôt bien tenu jusqu’ici. Au 3e trimestre 2022, leur bilan s’est même légèrement amélioré puisque 74 % des entreprises ont réalisé leurs prévisions d’activité ou fait mieux (+ 4 pts).
La situation a progressé dans les TPE (71 % ; + 6 pts), mais aussi dans les PME (79 % ; + 3 pts) et dans les grandes structures (78 % ; + 2 pts).
Cette éclaircie est en partie liée à des difficultés d’approvisionnement moindres au 3e trimestre 2022 par rapport au trimestre précédent : 41 % estiment que leur production du 3e trimestre a été limitée par des difficultés d’approvisionnement en matières premières (- 3 pts par rapport au 2e trimestre 2022), et 58 % qu’elle a été contrainte par la hausse des prix des matières premières (- 1 pt).
Les entreprises ont été particulièrement nombreuses à recruter des cadres avec une progression notable côté TPE-PME
Les difficultés macroéconomiques persistantes n’ont pas non plus freiné significativement les entreprises dans leurs processus d’embauche de cadres. Les entreprises ont même été particulièrement actives sur ce plan puisque 16 % d’entre elles ont finalisé au moins un recrutement de cadre pendant la période estivale, soit 5 points de plus qu’au trimestre précédent, et 6 points de plus qu’il y a un an.
La dynamique a été tirée par les PME (26 % ; + 7 pts) et les TPE (9 % ; + 6 pts) qui n’ont jamais été si nombreuses, depuis le début de l’interrogation en décembre 2020, à avoir embauché des cadres. Dans les ETI et les grandes entreprises, qui ont toujours été les plus dynamiques en matière d’embauches de cadres, le taux de recrutement s’est maintenu à haut niveau (65 %).
Les offres d’emploi cadres confirment cette forte dynamique au 3e trimestre
Le volume d’offres d’emploi cadre diffusées sur apec.fr est resté très bien orienté au 3e trimestre 2022. Certes, il n’a pas échappé à la baisse estivale constatée chaque année (- 14 % en trimestre glissant, soit autant qu’en 2019 à la même période).
Mais les offres ont largement dépassé leur niveau d’avant la crise sanitaire (141 700, soit + 20 % par rapport au 3e trimestre 2019). Cette progression confirme la progression enregistrée depuis le début de l’année (+ 16 % sur les trois premiers trimestres par rapport à 2019) et laisse augurer un bon millésime 2022 en matière d’opportunités d’emploi cadre si la dynamique se poursuit au 4e trimestre. La dynamique s’observe dans la plupart des grands secteurs d’activité (+ 15 % dans le commerce, + 19 % dans l’industrie, + 22 % dans les services), à l’exception de la construction dont le volume d’offres d’emploi cadre est similaire à celui du 3e trimestre 2019.
Intentions de recrutement de cadres pour le 4e trimestre 2022
Pour la fin d’année, les craintes sur l’approvisionnement et le coût de l’énergie se renforcent. Des incertitudes persistent également quant à l’évolution de la crise géopolitique, de l’inflation et des politiques monétaires. Dans ce contexte, la croissance devrait marquer le pas au 4e trimestre 2022 (0 % prévu après + 0,2 % au 3e trimestre)2 .
Les grandes entreprises gardent confiance alors que les plus petites structures s’interrogent sur leur trésorerie
Malgré le climat d’incertitude, les entreprises salariant des cadres sont globalement assez confiantes pour l’évolution de leur carnet de commande à court terme (72 % ; stable). Les perspectives d’activité restent meilleures à cet égard pour les grandes structures (86 % des ETI et des grandes entreprises, 79 % des PME et 67 % des TPE).
Pour les petites entreprises, qui sont structurellement plus exposées aux chocs économiques, la situation financière devient toutefois un sujet de préoccupation. La confiance en l’évolution de la trésorerie s’altère en effet dans les TPE (64 % ; – 6 pts) et dans une moindre mesure dans les PME (77 % ; – 5 pts), tandis qu’elle se maintient dans les grandes structures (83 % ; – 1 pt), plus solides financièrement. La trésorerie des plus petites structures, déjà mise à mal par l’évolution des prix, pourrait souffrir par ailleurs de l’évolution de la masse salariale.
Nombre de TPE et de PME ont mis en place des mesures pour soutenir le pouvoir d’achat des salariés (49 % des TPE et 59 % des PME). Ces mesures ont plus souvent pris la forme d’une prime exceptionnelle pour tous les salariés dans les plus petites structures que dans les plus grandes (55 % des TPE qui ont mis en place des mesures en faveur du pouvoir d’achat, 47 % des PME qui l’ont fait, 29 % des ETI-GE qui l’ont fait).
Les intentions de recrutement repartent globalement à la hausse sauf dans les TPE
Globalement, les entreprises prévoyant de diffuser des offres d’emploi pour des postes de cadres augmentent (11 % ; + 3 pts). Les entreprises industrielles (15 % ; + 8 pts) et des activités des services à forte valeur ajoutée3 (15 % ; + 3 pts) devraient être particulièrement actives sur ce plan. Les intentions de recrutement de cadres rebondissent après avoir fléchi à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie (12 % ; + 2 pts par rapport à juin), confortant cette dynamique.
Le coup de frein avait été particulièrement marqué dans les grandes structures, et c’est également dans ces entreprises que les projets de recrutement augmentent le plus (62 % ; + 8 pts). Les PME bénéficient également d’une bonne dynamique (19 % ; + 4 pts) tandis que les TPE sont plus prudentes (6 % ; stable), probablement en lien avec leur vulnérabilité financière, notamment en matière de trésorerie.
Les difficultés de recrutement se maintiennent à très haut niveau
Presque toutes les entreprises prévoyant de recruter des cadres au dernier trimestre 2022 s’attendent à rencontrer des difficultés pour les finaliser (84 %). Les difficultés de recrutement, comme les offres d’emploi, seront ainsi restées au plus haut tout au long de l’année 2022. Et ce, malgré les évènements inédits qui auront marqué l’année et indépendamment des fluctuations des intentions de recrutement de cadres.
Intentions de mobilité des cadres pour le 4e trimestre 2022 .
Si leurs intentions de mobilité sont stables, les cadres se montrent toutefois de plus en plus à l’écoute du marché
La propension des cadres à vouloir changer d’entreprise est stable dans le temps. En septembre 2022, 13 % d’entre eux envisagent une mobilité externe dans les trois mois, une proportion qui a peu varié avec la situation conjoncturelle depuis la première mesure en mars 2021. Pour autant, les cadres sont de plus en plus nombreux à s’ouvrir à l’idée d’une mobilité externe : 38 % d’entre eux ont envisagé de changer d’entreprise au cours du 3e trimestre (+ 4 pts) et 46 % se déclarent en veille sur le marché de l’emploi (+ 4 pts).
La posture de veille est courante chez les cadres de moins de 35 ans (48 %), mais aussi chez leurs aînés de 35 à 54 ans (50 %). Après 55 ans, un tiers des cadres gardent eux-aussi un œil ouvert sur le marché (32 %).
Les cadres en veille pourraient être sensibles aux opportunités d’emploi qui se présenteront
La curiosité vis-à-vis du marché de l’emploi progresse, une majorité des cadres en poste prévoyant de consulter des offres d’emploi dans les trois mois à venir (59 % ; + 4 pts). Les cadres de moins de 35 ans seront particulièrement en alerte (72 % ; + 8 pts). Certes, ces derniers ne s’imaginent pas forcément réellement changer d’entreprise à brève échéance.
Mais ils pourraient être réceptifs aux opportunités qui s’offrent à eux et franchir le pas. Les cadres chez qui l’idée d’une possible mobilité chemine pourront aussi avoir connaissance des opportunités du marché de manière passive, via leur fil d’actualité sur les réseaux sociaux ou en étant approchés directement par des recruteurs.
Cela pourrait aussi constituer un élément déclencheur du passage à l’acte. Or, sur le long cours, les cadres en poste sont de plus en plus nombreux à être contactés par les cabinets de recrutement. Au cours des trois derniers mois, 33 % ont été approchés (+ 5 pts par rapport à septembre 2021) et 50 % parmi les jeunes de moins de 35 ans. Les cadres des PME (36 %) et des grandes structures (32 %) ont été plus courtisés que ceux des TPE (21 %).
Avec bien sûr des réalités différentes selon les niveaux de tension de chaque métier de cadre. Dans un contexte d’inflation où la majorité des cadres s’inquiète de l’évolution de leur pouvoir d’achat (65 %), une offre d’emploi affichant un salaire à l’embauche attractif pourrait les inciter à candidater.