Directeur de l’éthique – Un rôle devenu indispensable pour la pérennité de l’entreprise
Lorsqu’on parle de RSE (Responsabilité sociétale de l’entreprise) ou de développement durable, on pense immédiatement aux enjeux environnementaux et sociaux. Pourtant, la gouvernance est tout aussi fondamentale car sans elle, il n’est point d’entreprise durablement performante. D’Enron en 2001 à Wirecard en 2020, les exemples abondent et une bonne gouvernance inclut notamment un programme de compliance et d’éthique robuste. Vue la forte augmentation de missions de recrutement de responsables d’éthique et compliance que nous enregistrons depuis le début de 2021, nous pensons qu’un point sur cette fonction serait bienvenue.
À quoi sert un/une Directeur de l’éthique ?
Pour mieux comprendre, comparons compliance et éthique : être compliant c’est s’assurer que les règles, procédures et protocoles de l’entreprise sont bien définis, appliqués et monitorés. L’éthique est construite autour de principes directeurs, fondés sur les valeurs de l’entreprise qui aident à prendre les décisions et guident la conduite des affaires. Pour résumer, l’un est l’esprit, l’autre la lettre : l’un sans l’autre, l’entreprise ne sera pas efficacement protégée sur le long terme.
De plus en plus souvent rattaché au CEO, le Directeur de l’éthique a donc pour rôle de s’assurer que ces principes sont connus de tous les collaborateurs, acceptés et appliqués dans la conduite des affaires et le développement de l’activité. A la fois porte-parole, conseiller et contrôleur, il doit aussi anticiper les évolutions de société afin d’aider l’entreprise à choisir le bon cap dans un contexte business toujours plus complexe.
Quel est le périmètre d’activité d’un/une Directeur de l’éthique ?
Ayant un rôle transversal, les projets à manager et à déployer, en coopération avec les équipes fonctionnelles et / ou opérationnelles, sont nombreux et variés et s’organisent autour de quatre axes :
1. Définir les principes et comportements attendus. Cela peut prendre la forme d’une Charte Ethique, être prolongée par des principes
2. Diffuser et promouvoir ces principes. Formations et animations avec pédagogie, dialogue et écoute aideront à ce qu’ils soient assimilés et adoptés
3. S’assurer de leur mise en œuvre par des programmes de contrôle. Mesurer l’efficacité des procédures et identifier, corriger voire sanctionner les écarts
4. Conseiller, informer voire alerter, les instances de Direction – avec en corollaire la connaissance du quotidien de l’activité du groupe, la mise en place d’indicateurs de performance et la veille « éthique »
Pourquoi est-ce devenu indispensable en 2021 ?
Pour de nombreuses raisons qui toutes convergent vers un objectif : protéger l’entreprise sans entraver son développement. Plus précisément, pour vous Directeurs et Responsables RH, l’impact po- sitif sur la marque employeur sera un atout pour attirer et fidéliser des talents, pour renforcer l’identité culturelle de votre groupe et le sentiment d’appartenance de vos collaborateurs. Pour vos commerciaux, ce sera un atout différentiant et un argument rassurant face aux clients ; pour tous, l’éthique est un moyen d’identifier et maîtriser les risques.
C’est pourquoi de nombreux chefs d’entreprise nous contactent afin de les accompagner dans la création d’un poste de Directeur de l’Ethique – un rôle nouveau et qui, bien défini, bien recruté et bien intégré se révèlera créateur de valeur sur le long terme.
BLANDINE CORDIER-PALASSE
Présidente de BCP Partners, Cabinet spécialisé dans le recrutement des fonctions Risk & Compliance, Juridique, Finance, administrateurs et dans le conseil aux dirigeants sur la gouvernance / Évaluation de Conseil d’administration et de Comex/Codir.
Docteur en Droit, Co-fondatrice du Cercle De la Compliance
Ex Directeur juridique et Secrétaire de Conseil d’administration de sociétés cotées
Du même auteur : Evaluation de Comex/Codir : un levier puissant et à la portée de toutes les entreprises