Quelles sont les tendances en recrutement de cadres pour le premier trimestre 2025 ?

3 février 2025 Actualités

Prévisions de recrutement et de mobilité des cadres pour le T1 2025 
L’année économique 2024 s’est achevée dans un contexte morose. Le climat des affaires mesuré par l’Insee, qui s’est dégradé en juillet, reste mal orienté en décembre 2024.
Pour le premier trimestre 2025, la progression du PIB resterait très modérée (+0,2% / 4e trimestre 2024). Les principaux moteurs de la croissance – le commerce extérieur et les dépenses publiques – sont très fortement à la baisse. L’investissement des entreprises, qui s’est effrité tout au long de l’année 2024, continuerait de fléchirau même rythme (-0,3 % / 4e trimestre 2024)4 . 

La confiance des entreprises et des cadres s’est dégradée fin 2024 
Les incertitudes politiques, budgétaires et fiscales qui ont jalonné l’année 2024 ont clairement entravé la capacité des entreprises à se projeter. En décembre, 58 % des entreprises estiment avoir une visibilité à trois mois sur leur activité, soit 4 points de moins qu’en septembre et 7 points de moins qu’en décembre 2023. Leur horizon s’étant obscurci, les entreprises ont perdu en confiance pour l’évolution de leur carnet de commandes (61 % ; – 9 pts / septembre). La dégradation de la situation conjoncturelle a également affecté le moral des cadres. Leur optimisme pour l’économie française a reculé de 3 points en septembre puis de 7 points en décembre. Au dernier trimestre, leur confiance envers la situation financière de leur entreprise a également été entamée (66 % en décembre ; – 8 pts par rapport à septembre). Les cadres se sont même sentis davantage menacés par le risque de licenciement (24 % ; +3 pts). 

À l’aube de 2025, les intentions d’embauche sont plates et les cadres s’interrogent sur leurs perspectives professionnelles 
Dans ce contexte, les intentions d’embauche de cadres à trois mois sont moins élevées qu’elles ne l’étaient à la veille de l’année 2024 (9 % ; -1 pt), en particulier dans les grandes structures (48 % ; -6 pts). Ainsi, la baisse de la dynamique des embauches de cadres observée depuis 2023 se poursuivrait au 1er trimestre 2025. Côté cadres, les aspirations à la mobilité externe sont restées intactes : 13 % prévoient de changer d’employeur dans les 3 mois, une proportion stable au cours de l’année 2024. Pour autant, au deuxième semestre, les cadres se sont montrés moins optimistes sur leur capacité à rebondir sur le marché de l’emploi. En effet ils sont plus nombreux à considérer qu’il leur serait difficile de retrouver un emploi équivalent s’ils venaient à quitter leur entreprise ou à perdre leur emploi (55 % ; + 5 pts / décembre 2023). Si ces craintes persistent, elles pourraient les amener à être plus frileux à l’idée de concrétiser leurs projets de mobilité. 

Le rapport de force entre recruteurs et candidats s’annonce moins favorable aux cadres

Les cadres pourraient hésiter encore plus à franchir le cap si les avantages à changer d’employeur ne se révélaient pas suffisamment convaincants. Or, dans un contexte de ralentissement de la dynamique des embauches et de détente des tensions de recrutements depuis le pic de 2022, les recruteurs ont moins assoupli leurs critères de recrutements. C’est particulièrement flagrant concernant les rémunérations. Avec 41 % des entreprises recruteuses ayant revu au moins une fois la proposition de salaire à la hausse en 2024, elles restent le premier levier d’ajustement, mais en retrait de 15 points en deux ans. Les cadres sont également en moins bonne position pour obtenir un poste correspondant à leurs aspirations. Si le rapport de force continue à évoluer en leur défaveur, certains publics comme les seniors demandeurs d’emploi pourraient avoir encore plus de difficultés à accéder à un emploi.

(Voir étude APEC 2025)

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